Le projet de Musée et jardins Cécile-Sabourdy, à Vicq-sur-Breuilh, prend forme.

Hier, on a posé symboliquement la première pierre.                                   Marcel Oudot

                                                                                                                 marcel.oudot@centrefrance.com

 

De manière toute symbolique, la première pierre a été posée hier soir dans l'ancien presbytère de Vicq-sur-Breuilh, puisque les travaux de réhabilitation, largement subven- tionnés à la fois par l'Etat et par les collectivités, ainsi que par des mécènes, entreprises ou particuliers, sont en cours depuis plusieurs mois, aussi bien pour le musée dédié à Cécile Sabourdy que pour les jardins, lesquels doivent ouvrir au public dans quelques semaines. L'ouverture du musée est prévue pour l'année prochaine.

Hier, devant un parterre de partenaires, d'invités et d'habitants de la commune et des communes environnantes, Christine de Neuville, maire de Vicq-sur-Breuilh et cheville ouvrière du projet depuis cinq ans, a voulu élargir la zone d'attraction du futur musée à l'ensemble des communes que Cécile Sabourdy « a peintes avec tant de tendresse et de talent ». Les maires de Pompadour (Corrèze) et de Dournazac étaient ainsi présents lors de cette manifestation.

Cécile  Sabourdy, née à  Janailhac  en 1893, a  vécu  toute son existence à  Saint-Priest-Ligoure,  à  quelques

kilomètres de Vicq-sur-Breuilh. Elle ne dormait, dit-on, jamais ailleurs que chez elle et peignait les paysages limousins à partir de documents et de cartes postales. Lorsqu'au début des années cinquante Henri de La Celle, aristocrate, éleveur de moutons à Saint-Priest-Ligoure et collectionneur d'art, fait connaissance avec sa peinture naïve, il devient son mécène et fait connaître dans les salons parisiens celle qui s'estimait supérieure à Picasso : « c'est mieux, c'est plus fignolé », affirmait-elle. Amie de Nikki de Saint-Phalle, de Calder et de Brassai, elle les rencontre régulièrement dans la propriété d'Henri de La Celle, château-Elyas. Pourtant, c'est Hubert de Blomac, un autre Limousin grand amateur d'art, qui se préoccupera d'abord du sort de la collection de cent cinquante tableaux peints par Cécile Sabourdy avant sa mort en 1970. En 2008, les héritiers d'Henri de La Celle font don à Vicq-sur-Breuilh de ces quelque cent cinquante toiles.

C'est le début d'une aventure mêlant art et ruralité et qui va mobiliser d'importants moyens, grâce à de nombreux mécènes et grâce à l'intérêt manifesté pour le projet par l'Etat et les collectivités. L'Etat a financé 40 % des 1,4 M€ du projet, soutenu également par la région et le département. « Nous avons conçu ce projet en nous demandant comment la ruralité d'hier peut servir celle d'aujourd'hui » résumait hier soir Christine de Neuville, sous le  regard  approbateur  du  paysagiste,  Thierry Viviant,  chargé  des jardins,  alors que celui-ci avouait son « scepticisme », à l'origine du projet, dans lequel il est aujourd'hui, totalement investi.

 

REPÈRES

1980. Henri de La Celle, mécène de Cécile Sabourdy, décède. Hubert de Blomac, amateur d'art, apprend ensuite que la collection  des œuvres de Cécile Sabourdy est destinée au musée d'art naïf de Nice. Il décide de tout mettre en œuvre pour conserver les quelque 150 tableaux.

2008. Christine de Neuville, maire de Vicq-sur-Breuilh et le conseil municipal décident d'accueillir dans l'ancien presbytère le fonds d'œuvres naïves proposé par les héritiers d'Henri de La Celle.

Avril 2013. Pose de la première pierre du Pôle régional culture et ruralité, comprenant notamment le musée et les jardins.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

TAVAUX : Christine de Neuville, maire de Vicq sur Breuilh, ouvrière du projet, avait invité hier les partenaires institutionnels ou privés à la pose symbolique de la première pierre et à une visite du chantier, les travaux étant déjà bien avancés . PHOTO BRIGITTE AZZOPARD

JARDINS. Le musée en comprendra quatre:  

- un potager et un verger,

- un espace dédié à la pollinisation

- et un autre au compost.

CALENDRIER. Une centaine de personnes étaient réunies hier soir sous la  pluie et sous un chapiteau, pour constater l’état d’avancement du projet.

Musée et Jardins/ Pôle Culture et Ruralité /Première PierreL'union sacrée de l'art et de la ruralité