Les Costumes

♦ Costume féminin de fête

-  Epoque : fin second empire

-  Terroir d'origine : environs de   Limoges.   Cantons   de Chateauneuf-la-Forêt      et Saint-Germain-les-Belles

-  Milieu social : bourgeoisie

-  Classe d'âge : jeunes filles et femmes mariées

Description :

1 - Le costume est en deux parties, une jupe et un caraco (la raubo, lou caraco). La jupe est en tissu dit "broché" ; base de couleur assez sombre, bleu marine, vert bouteille, brun, noisette, etc.. rebrodé de petits motifs ton sur ton ou noirs. Elle a deux plis plats sur le devant et toute l'ampleur, qui peut aller de trois à quatre mètres, est ramenée sur l'arrière en une centaine de très petites fronces. Elle s'orne dans le bas d'une, de deux ou trois rangées de rubans de velours noirs de différentes largeurs (cela était lié aux conditions de chaque maison et au goût de chacun). Le caraco est de même tissu que la jupe, il est décolleté, ajusté à la taille, il passe au-dessus de la jupe, les manches sont dites "demi-gigot" et une petite dentelle de coton orne le décolleté et les poignets.

Le tablier (lo davantau/lou davantau) présent sur un costume de fête parce que symbolique du "pouvoir" de la maîtresse de maison est en alpaga noir simplement orné de deux poches plaquées ; agrémenté soit de plis "religieuse"  (un à trois), soit de rubans de velours noir (de un à trois) d'un centimètre de large.

Les dessous : sous la jupe on trouve le jupon (lo cotilhon/lou coutillou) en calicot blanc, parfois richement orne de très petits plis - souvent groupés par trois ou cinq -, ainsi que d'entre-deux et de dentelles. Suivant la richesse de la maison, des jupons pouvaient être de véritables chefs-d'œuvre.

Le pantalon (los pantalons/los pantalous) fendu descendait sous le genou. Il possédait aussi des broderies, genre broderies anglaises ou des dentelles de coton.

2 - Ornements et accessoires : Le fichu d'épaules ou collerette : carré de tulle (un mètre sur un mètre) terminé par une dentelle, porté à la Marie-Antoinette, est retenu sur les épaules     par     de     petites épingles et sur la poitrine par une broche bouton en laiton, en pomponne ou en or. Parfois ce fichu de tulle est remplacé par un carré dont deux coins en diagonale sont brodés et porté de façon légèrement décalée afin de laisser voir les deux surfaces brodées.

Le tour de cou (lo tourn de col/lou tour de co) : velours noir d'un demi centimètre ou d'un centimètre orné d'une petite croix en or.

Les bas sont en coton ou en fil blanc.

Les mitaines, gants sans doigts (sauf le pouce) réalisées par les femmes et jeunes filles sont en fil blanc. Elles sont parfois noires pour les femmes mariées.

3 - La coiffe : II s'agit d'un chef-d'œuvre d'élégance nommé un "barbichet" (pas de nom spécifique en langue Limousine). Il est fait de mousseline, composé sur chaque côté de quinze à vingt plis d'un demi à un millimètre de largeur et ne supporte ni la pluie, ni le brouillard car tenu bien en "forme" par un amidonnage précis. Cette coiffe est née dans les environs de Limoges vers 1840. Le fond de mousseline brodé cache les cheveux peignés en chignon, la passe plus ou moins large selon les villages est terminée vers l'avant par une dentelle de tulle rebrodée. Un nœud de soie brochée vient compléter cette coiffure. La "pose" du barbichet est une opération extrêmement délicate…

4 - Les chaussures : Elles sont noires  avec  un bout légèrement   carré   et  un  talon   de quatre centimètres et demi à cinq centimètres ; une languette remonte sur le coup de pied  et un nœud plat orne l'empeigne (modèle reconsti­tué d'après documents).

5  - Observations : Les photographies      illustrant      cette description   concernent   une reconstitution du costume qui était porté à la fin du second Empire.

Les femmes portaient en cas de frimas léger un châle de cachemire (que l'on trouve partout en France) et en cas de froid plus intense une mante, sorte de grande cape noire très ample dont la capuche est doublée de velours noir.

♦ Costume masculin de fête

- Epoque : fin second Empire

Terroir d'origine : environs de   Limoges.   Cantons   de Chateauneuf-la-Forêt et Saint-Germain-les-Belles

- Milieu social : bourgeoisie

-  Classe d'âge : jeunes adultes et hommes mariés.

Description :

1  - Le   costume   est  en   trois parties :

- Une veste à basques courtes (la   requimpeta/lo   réquimpéto) en drap bleu marine, bordée tout le tour par une ganse noire  et avec le  col recouvert de velours rouge, grenat ou bleu marine.

- Le pantalon à pont (lo pantalon/lou    pantalou)    fait avec le même tissu ; le petit gilet (lo petit gilet/lou piti zilè) soit foncé et brodé de petits   motifs   floraux,   soit uni, soit en velours à petits motifs.

- La   chemise   (la   chamisa/lo chamiso)   en  toile  de coton blanche avec un petit nœud noir ou bleu marine autour du cou en guise de cravate (lo floquetori/lou flouquctou).

2 - Ornements   :   La   cocarde (la    liureïa/lo    lioréillo)    ; assemblage      de      quelques rubans   colorés   indiquant  la fête.

La chaîne de montre (la chadena de monstra/lo chadéno de mountro) en or mais le plus souvent en argent ou en pomponne.

3 - La coiffure : Le chapeau (lo chapeu/lou chapeu) est en feutre   noir   à   larges   bords légèrement relevés et gansés de noir.

4 - Chaussures : Les souliers (los sotlhers/lou soulié)  sont des chaussures basses en cuir noir, sans aucune décoration, avec   la   semelle   légèrement débordante.

Les chaussettes (las chaus­sas/la chaussa) sont hautes ou à mi-mollets en laine fine de couleur blanche ou de ton écru, sans motif ni aucune décoration.

♦ Costume féminin de travail de tous les Jours

-  Epoque : années 1900/1920

-  Terroir    d'origine     :     La Croisille et ses environs.

-  Milieu   social   :   fermiers, métayers, petites gens.

-  Classe d'âge : jeunes adultes et femmes mariées.

Description :

Ce costume de travail était porté l'été ; en cas de frimas la femme jetait sur ses épaules un châle de laine réalisé au crochet, ou encore elle mettait une veste de laine de couleur foncée tricotée par ses soins.

Ce costume comprend :

- une   chemise   de   chanvre avec l'encolure ronde, carrée ou fendue avec deux ou trois boutons ; les manches sont soit courtes, soit trois quarts, parfois réalisées en calicot   (tissu  plus   fin   qui grattait     moins     que     le chanvre).

- un   tablier   dit   "cuisinier" réalisé dans des cotonnades ayant une base foncée mais décoré de petits motifs, pois, fleurettes, feuilles, etc.. On trouve   du   noir   avec   pois blancs   ou   bleus,   du   bleu avec   des   motifs   noirs   ou blancs   ou  gris,   du  mauve avec des motifs gris, noirs, bleus  ou blancs,  etc..  Ces tabliers ont deux poches et sont souvent agrémentés de volants dans le bas.

- une jupe ample de tissu plus lourd  (lainage le plus souvent)   de coloris gris moucheté,   bleu   marine,   noir, brun, etc..

- un premier jupon de couleur foncée, toujours à rayures, orné dans le bas d'un volant avec les rayures prises perpendiculairement à celles du jupon lui-même ; souvent le bas du jupon a des découpes en dents de scie.

- un second jupon, dit "jupon mercerie" toujours de couleur pastel, plus court que le premier. Selon les anciens, ce jupon mercerie ne se voyait pas !

-  des   chaussettes   de   laine couvrant le mollet ;

- des sabots de bois avec une bride   en   cuir   (le   modèle femme est bien évidemment différent        du        modèle homme).

La coiffure est un carré de cotonnade imprimée avec des raies, des pois, des petits motifs géométriques ou flo­raux toujours de petite taille. Ce carré est nommé "mouchoir de tête" ou "cravate".

Il n'est pas une coiffe au sens propre du terme mais une simple protection de la chevelure qui était porté quotidiennement   alors   que   la   coiffe

était réservée aux cérémonies et aux fêtes (de famille, du village, religieuses,...).

♦ Costume masculin de travail porté tous les jours

-  Epoque : années 1900/1920

-  Terroir d'origine : La Croisille et ses environs.

-  Milieu   social   :   fermiers, métayers, petites gens.

-  Classe d'âge : jeunes adultes et hommes mariés.

Description :

La base du costume masculin de travail est constituée par :

- la chemise de chanvre avec le col en calicot ;

- la ceinture de flanelle grise ;

- le pantalon foncé à rayures.

- Des   chaussettes   de   laine, blanches, beiges ou brunes.

- Des sabots de bois à large bride.

Le Limousin porte souvent un petit gilet, noir le plus souvent, par dessus sa chemise de travail.

En cas de rafraîchissement de la température, et de même pour l’hiver, il revêt une veste de laine blanche tricotée aux aiguilles pendant les veillées d'hiver. Le seul ornement de cette veste est constitué par les dessins (torsades, grains de riz, motifs carrés ou en losanges faits avec des "points" en relief, etc.). Chaque maîtresse de maison réalisait ce vêtement suivant ses goûts et ses aptitudes au tricot. Cette veste était également ornée d'une ganse de laine noire qui lui donnait de la tenue. Les boutons sont noirs.

Le paysan pouvait porter des guêtres de toile de chanvre qui, avant l'invention de la botte caoutchouc, protégeait les mollets des ronces et des buissons épineux mais aussi des morsures d'animaux.

Observations :

Parfois, le berger porte la cape nommée "Limousine". C'est une longue et ample cape de laine blanche rayée de brun et de rouge, avec une surcape courte (le capulet) couvrant les épaules, avec le collet, le capulet et le devant gansé de velours noir.